Chapitre 7
Cela faisait maintenant un quart d'heure que Lara
attendait Césario Cortés dans le hall de l'aéroport, et elle n'avait toujours
pas aperçu l'ombre de son ami. Elle se décida à sortir sur le parking, pour voir
si il arrivait. Rien. Elle sortit son portable de sa veste, et composa le numéro de
Cortés. Pas de réponse. Elle commençait à s'inquiéter. Elle appela un taxi et
lui donna l'adresse de Césario. Une fois arrivée dans le quartier un peu miteux où
vivait Cortés, Lara aperçut plusieurs voitures de police. Le taxi la déposa à une
quinzaine de mètre de la première voiture. Elle s'avança vers la porte de
Césario, sa longue veste brune flottant derrière elle. Elle vit qu'un périmètre
de sécurité avait été installé, et un agent de police se dirigea vers elle.
- Vous cherchez quelque chose ? demanda-t-il sur un ton agressif.
- J'avais rendez-vous avec un ami à l'aéroport, Césario Cortés.
- Oh... je suis désolé de vous apprendre cela, mais votre ami est mort, dit-il
d'une voix plus douce.
- Quoi ?.... Comment ?... Mais, c'est impossible ! bafouilla-t-elle sous le choc de
cette nouvelle. Elle s'appuya contre le mur.
- Je suis désolé Miss, répéta-t-il.
- Je... je voudrais le voir... si cela ne vous dérange pas, demanda-t-elle,
troublée.
- Attendez ici, dit-il après avoir réfléchi, je vais voir ce que je peux faire.
Il s'éloigna et Lara se laissa glisser sur le sol, son dos appuyé au mur. Elle prit
sa tête entre ses mains. Que se passait-il ? Tous ses amis mouraient, portait-elle
malchance ? Suis-je la prochaine ? Toutes ces questions traversaient sa tête, et elle
avait peur. Qui lui voulait du mal au point de s'acharner sur elle et ses amis ?
En voyant l'agent de police revenir vers elle, elle
se releva et essuya ses larmes. On l'autorisait à voir le corps. Tout en ouvrant la
porte, l'agent lui expliqua que le corps n'avait pas encore été déplacé. Ils
entrèrent et Lara le vit, couché sur le ventre, baignant dans son sang. Elle pouvait
voir l'impact de trois balles dans le dos, et une à l'arrière de la tête.
Celle qui avait dû mettre fin à ses souffrances. Les ambulanciers entrèrent à leur
tour et retournèrent le corps pour le mettre sur le brancard. Lara vit une expression de
peur, figée sur le visage de son ami. Un autre policier arriva, il sortait du bureau de
Cortés.
- Eduardo, tu peux venir un instant ? Et amène la dame avec toi, dit-il.
- Qu'est-ce que tu as trouvé ? demanda l'agent en entrant dans le bureau, suivi
de Lara.
- Ce gars était parano, regardes, fit-il en montrant le bureau, rempli d'écran
vidéo. La maison est remplie de caméra.
- Alors, l'assassin a été filmé ? demanda Lara.
- Sans doute, attendez un instant, dit-il en commençant à chercher.
Au bout d'un quart de recherche, il trouva le passage : Césario était assis sur
une chaise, en train de lire son journal, quand quelqu'un tapa à la porte. Il se
leva, disparu du champ de la caméra et réapparu, accompagné par une femme. La
femme qu'elle avait aperçue dans le Manoir. La russe. Césario se rassit et la
regarda, d'un air terrifié.
- Que voulez-vous Mara ?
- Vous le savez très bien, Cortés. Et vous savez aussi que vous n'avez pas le
choix, fit-elle.
- Je... ne peux pas... lui faire ça, c'est... c'est mon amie...
je... je ne pourrai jamais, marmonna-t-il.
- Alors, vous allez subir le même sort qu'elle, dit-elle en sortant un pistolet avec
silencieux de sa veste.
- Vous ne pouvez pas, fit-il sur un ton plus sûr.
- Et qui m'en empêcherait ? demanda-t-elle.
- Moi. Si jamais vous me tuiez, Fabio révèlera tout de l'affaire, dit-il en
montrant le journal. Ils en parlent. Vous savez, ces disparitions de nouveaux-nés un peu
partout dans le monde ne passent pas inaperçu. Si mon collègue n'a pas de nouvelles
de moi régulièrement, il dévoilera tout à la presse. Document à l'appui.
A sa grande surprise, Mara éclata de rire.
- Je ne crois pas que Fabio Hernandez puisse divulguer quoi que ce soit là où il est.
D'ailleurs, il ne parlera plus jamais. Et nous avons récupéré tous les fichiers.
Tous.
Césario commença à paniquer. Il se leva et poussa la table vers Mara, mais cette
dernière l'évita. Cortés se dirigea vers une porte, mais il s'écroula.
Aramov s'approcha du corps et tira une balle dans son crâne. Il était mort. Elle se
dirigea vers une armoire et trouva un dossier. Elle rangea son pistolet, et soudain, il y
eut une sonnerie. Elle sortit son portable et décrocha.
- ... Oui, il a eu son compte... Il voulait nous faire chanter... Oui, j'ai
récupéré les dossiers... Son collègue ? Il est entrain de nourrir les
poissons... Je vous rejoins au point de rendez-vous... A bientôt.
Elle raccrocha, et plaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle regarda la
caméra, et fit un signe d'au revoir.
L'agent arrêta la cassette lorsque Mara Aramov
disparut de l'écran. Il y eut un silence pesant. Que se passait-il ? D'où
Césario connaissait cette femme ? Des questions supplémentaires s'ajoutaient à une
liste déjà trop longue. Elle se tourna vers les agents de police qui discutaient entre
eux. Ils virent qu'elle les observait et se turent. Celui qui lui avait permis
d'entrer, Eduardo, prit la parole.
- Vous avez déjà vu cette femme ?
- Non, jamais, mentit-elle.
- C'est une femme très dangereuse. Elle se nomme Mara Aramov, elle est recherchée
par Interpol. C'est une tueuse à gages et on lui connaît une liste de quatorze
victimes, bien sûr, il y en a certainement plus.
- Mais, que faisait-elle ici ? Et cette histoire de nouveaux-nés qui...
- C'est confidentiel, la coupa-t-il.
- Pourtant, je me rappelle avoir lu un article sur des faits similaires en Angleterre,
rétorqua-t-elle.
- Oui, mais ici, vous n'êtes pas en Angleterre, vous êtes au Pérou. Et pourquoi
veniez-vous voir monsieur Cortés ?
- Il devait me conduire à un site archéologique.
- Où ?
- C'est un interrogatoire ? Je vous signale que je n'ai rien avoir avec ce
meurtre, j'attendais Césario à l'aéroport. Et puis, vous avez votre coupable,
sur la vidéo.
- Vous avez raison, dit-il en lui souriant, vous pouvez partir. Je ne vous raccompagne
pas, vous savez où est la sortie. De plus, je n'ai pas de temps à perdre avec une
touriste. Au revoir Miss.
Elle ramassa son sac, et sortit, sans les saluer. Il fallait qu'elle retrouve cette
femme, Mara Aramov, pour venger son ami. Et cette histoire de nouveaux-nés qui
disparaissent, un trafic d'enfants ? Quoi qu'il en soit, Césario avait
découvert des choses, ou bien pire... il avait participé à ces rapts. Le
connaissant, il avait dû y participer de manière indirecte, et puis son physique
grassouillet n'était pas une aide. Elle en avait fait les frais, la première fois
qu'elle l'avait rencontré. Mais, cela ne faisait rien, elle allait le venger,
tout comme elle avait vengé Von Croy.
Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'elle
roulait dans la jungle, avec la jeep qu'elle avait louée. Elle vérifia une fois
encore les coordonnées de la pyramide, pour être sûre de rouler dans la bonne
direction. Si ces calculs étaient exacts, elle devrait y arriver dans l'heure.
Durant la dernière demi heure, elle fut attaquée. Venant de nulle part, une boule rouge
explosa sur la jeep, qui se renversa sur le côté. Lara parvint à s'extirper du
véhicule, attrapa son sac et en sortit les deux Uzis qu'elle avait due acheter, ses
armes ayant été confisquées à la douane. Une voix retentit alors dans la jungle.
- Bonjour Lara, comme on se retrouve.
Elle reconnut la voix de Von Croy, ou en l'occurrence, celle de son clone mutant.
Elle avait beau regarder partout, elle ne le voyait pas. Elle se décida alors à courir
vers la pyramide, où elle pourrait se cacher. Mais, elle avait à peine fait cinq
mètres, que des sphères rouges filaient vers elle. Elle les évita et se cacha derrière
un arbre. Elle l'avait vu. Il était là, sur une branche, deux arbres plus loin.
Lara lança une pierre dans les fougères, et il réagit immédiatement, en envoyant une
salve de sphères. C'était maintenant ou jamais. Il regardait dans la mauvaise
direction. Elle sortit de sa cachette et se mit à tirer. Elle le toucha, mais il fit un
bond vers elle et la poussa sur le sol. Elle se releva et se remit à tirer, en visant la
tête. Et ce qu'elle vit alors lui donna envie de vomir. Des morceaux du visage
tombaient, révélant le véritable faciès du mutant. Mais elle ne devait pas relâcher
son attention, car elle devait éviter les projectiles envoyés par son adversaire. Et
après cinq minutes d'un combat acharné, le mutant explosa. Lara attendit un peu et
alla voir les restes, pour s'assurer qu'il ne se relèverait pas. Après
vérification, elle reprit son chemin.
Au pied de la pyramide, il y avait un petit campement. Trois jeeps et quelques tentes,
mais aucun être vivant en vue. Elle s'avança prudemment, craignant une embuscade,
mais rien ne vint. Elle se dirigea alors vers l'entrée, elle n'avait jamais
rien vu de pareil, l'intérieur de la pyramide était composé d'une pierre
noire, un peu comme du marbre, mais c'était impossible, pas dans cette région. De
plus, il faisait clair comme en plein jour et elle ne distinguait pas de source lumineuse.
Ceux qui avaient construit cet édifice n'étaient sûrement pas les Aztèques ou les
Mayas. Mais alors qui ? Elle évoluait dans des pièces somptueuses, remplies
d'instruments et de meubles, en cherchant ce qui pouvait intéresser son ennemie
mystère pour qu'elle note les coordonnées de la pyramide. Bien que la pyramide en
elle-même est un motif suffisant.
Pendant ce temps, à l'extérieur, le campement
reprenait vie. Gunderson et ses hommes sortirent de la forêt. Marten s'essuya le
front, dégoulinant de sueur. Il détestait la chaleur. Il prit son talkie-walkie.
- Madame ? Ici Gunderson, elle est entrée.
- Vous en êtes bien sûr ? Je ne voudrais pas que votre incompétence face échouer
mon plan.
- J'en suis certain, je l'ai vu, dit-il, vexé par la remarque.
- Alors c'est parfait.
- Que devons nous faire maintenant ?
- Vous allez vous rendre au point de rendez-vous, et n'oubliez pas, laissez lui
une jeep.
- Bien Madame. Gunderson, terminé.
Il rangea ses affaires et ordonna de lever le camp.
Lara Croft, elle, continuait toujours son exploration de
la pyramide. Elle était en train de monter des escaliers, et elle arriva dans une salle
immense. Il y avait dix colonnes qui soutenaient le plafond. Au centre de la pièce, se
trouvaient trois trônes en or, et devant,... non, elle devait rêver, c'était
impossible, à moins que... qu'on lui ait tendu un piège... et pourtant cela
expliquait beaucoup de choses... Elle trouvait qu'elle s'en était sortie
assez facilement du Manoir, et les indices pour arriver jusqu'ici aussi elle les
avait trouvé facilement, trop peut-être. Elle regarda alors la petite colonne
métallique en face des trônes, où se trouvait l'Iris, celle qui avait été volée
à VCI. Elle s'approcha de la colonne, ouvrit son sac et tendit sa main pour
récupérer l'Iris. Elle entendit alors des bruit de pas derrière elle, de talons,
et elle se retourna, un Uzi en main.
- Vous !!! Mais, c'est impossible !!! s'écria-t-elle.
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