Chapitre 3
Les souvenirs de Lara étaient très flous sur le
déroulement des événements. Elle se rappelait seulement de Caronne affrontant la
voiture de police, avec pour seule arme le pistolet automatique qu'elle avait perdu.
La douleur de son bras gauche était de plus en plus présente, mais Lara avait réussi à
la surmonter. Lara se tourna vers Caronne, elle conduisait, le regard perdu dans le vague.
Elle avait du pleurer, car ses yeux étaient rouges et des larmes mouillaient encore son
visage.
- Qu'est-ce qu'il y a Caronne ? Ca ne va pas... »
- Il va falloir qu'on te mette un bandage, ma jolie. » Caronne répondit ceci avec
un pale sourire, qui trahissait son inquiètude.Lara la regardait sentant qu'elle et
Jack, devaient être bien plus que des amis. Lara vit en Jack et Caronne, le couple
qu'elle avait formé elle et Chase Carver. En repensant aux moments qu'ils
avaient passés tout les deux, elle ne ressentait que des remords. Lara passait le plus
clair de son temps à lui remettre sur le dos la fois où il lui avait fait perdre pas mal
d'argent. Pourtant l'argent n'était pas la source de la colère de Lara.
Elle lui en avait voulu parce qu'il l'avait devancé, pourtant Lara trouvait que
ces gamineries n'étaient pas justifiées.
- Jack et toi... Vous êtes ensemble ? » La phrase avait surgi de sa bouche sans
qu'elle n'y prête attention, elle se senti tout à coup honteuse, elle aurait
voulu ne pas être dans ce véhicule à ce moment là.
- Jack ?... Oui nous sommes ensemble (elle s'arrêta un instant, puis elle repris en
s'éclaircissant la voix qui trahissait une nouvelle montée de larmes), depuis
maintenant trois mois. On s'est connu lors de ma deuxième évasion d'une des
prisons de l'Organisation. A l'époque, il était déjà chauffeur de
taxi...Tu sais, ici soit tu meurt de faim, soit tu te débrouille et tu fais le premier
boulot que tu trouve...Enfin, pendant mon évasion il était là, il venait de déposer
un client qui venait à la prison, sans doute pour rendre visite à quelqu'un, je ne
sais pas.Mais en tout cas, quand il m'a vu surgir de la prison, il m'a proposé
de monter pour que je sois en sécurité... » Caronne se tu, son visage venait de
prendre une expression de peur panique, elle pris soudain conscience d'une chose
qu'elle et Lara semblaient avoir oubliée.
- Ils l'ont sûrement emmené pour l'interroger... Sûrement qu'ils vont
l'abattre... » Caronne hurlait, elle ne savait pas ce qu'était devenu Jack.
Sa détresse était telle, qu'elle ne se souciait plus de prêter attention à la
circulation qui défilait devant elle. Lara du prendre les commandes du véhicule, afin
d'éviter un crash qui les aurait fait périr. Son bras gauche protesta par une
douleur encore plus violente que la dernière fois. Malgré tout, elle réussi à garder
le taxi en position stable. Après cet effort intense, Lara se laissa tomber sur son
siège. Devant ses yeux, un rideau de filaments grisâtre s'installait
progressivement, lui donnant l'impression qu'elle perdait petit à petit la vue.
Mais elle savait pourquoi sa vue perdait de sa clarté, la douleur l'avait affaibli
et elle saignait beaucoup. Caronne vit que Lara ne répondait plus à ses questions, elle
s'inquètait de l'état de santé de Lara. Elle jeta un bref coup
d'oeil au bras gauche, qui maintenant avait pris une couleur rouge foncé. La
balle avait pénétrée l'avant bras et avait laissée un profond sillon. Caronne
releva la tête pour annoncer la gravité de la blessure à Lara, mais cette dernière
s'était déjà évanouie.
Caronne arrêta le taxi près d'une bouche de métro
abandonné. Elle ressemblait à celle d'où Lara avait émergé lors de son arrivée,
à une chose près, la sortie de cette bouche ne donnait pas sur une ruelle, mais sur un
petit morceau de terrain fermé par une haute clôture grillagée, sur laquelle des
panneaux d'interdiction de pénétrer, étaient accrochés. Lara quand à elle,
gémissait des paroles incompréhensibles. Caronne ne s'en prêta pas attention. Elle
se dirigea vers une ouverture qui avait du être faite, soit par des enfants ou soit par
des résistants de l'Organisation. Caronne agrandi l'étroit passage, elle
réfléchi un instant puis, elle l'écarta de nouveau. Elle se releva et se dirigea
vers le taxi, Lara ne gémissait plus, elle avait du perdre connaissance, car elle ne
réagissait pas aux questions que Caronne lui posa.
Le temps se dégradait progressivement. Des nuages
avaient fait leurs apparitions. Le vent s'était levé, Caronne pressa le pas. Elle
sorti Lara du véhicule, qui se réveilla du même coup. Elles marchèrent ainsi
jusqu'à l'entrée de la bouche. Caronne n'eu pas de mal à ouvrir cette
dernière, car ses gonds cédèrent dès que la masse de métal se mit en mouvement. La
porte s'écroula avec un bruit sourd lorsqu'elle toucha le sol.
Après que le nuage de poussières qu'avait
provoquée la chute de la porte, Caronne pu apercevoir une volée de marches. Elle fut
intriguée de voir qu'en bas, la lumière régnait.
- Tu te rendes compte. S'était la voix de Lara. Elle avait relevée la tête et
regardait Caronne dans les yeux, cependant ce que Caronne vit de Lara, n'était que
de la fatigue mêlée de souffrance. La dernière fois que j'ai vu ce genre de
marches, s'était quand je venais de débarquer... » Sa voix baissa
progressivement en un souffle imperceptible.
- Arrête de parler, garde tes forces.
Elles descendirent toutes les deux les marches, Caronne s'assurait que Lara ne perde
pas conscience, elle l'a serrait plus fort. Ce geste lui rappela ce qu'avait dit
le membre de l'équipe d'intervention de l'Organisation. Pourquoi elle ne
lui avait pas dit plus tôt, elle s'en voulait de ce qui venait de lui arriver. La
vérité avait éclatée au grand jour, Caronne est bel et bien la fille de Lara.
Elles atteignirent enfin le bas des marches. Caronne fit
s'asseoir Lara contre un mur, cette dernière gémis une nouvelle fois quelque chose
dont Caronne ne pu déchiffrer. La blessure de Lara s'était arrêtée de saigner,
pourtant le sang qui avait commencé à coaguler ne laissait que constater la gravité de
cette dernière. Lara regarda une nouvelle fois Caronne avec son expression de fatigue,
sauf que cette fois-ci une petite lueur de lucidité éclaira furtivement son regard.
- Regarde dans mon sac à dos, je crois qu'il y a de quoi me faire un bandage.
Caronne s'exécuta, elle chercha alors les pansements, quand sa main heurta un objet
lisse et rond. Elle le sorti, puis le montra à Lara.
- C'est bien l'oeil de Shaharetin ? » Caronne le tenait dans sa main. Elle
ne paraissait nullement étonnée de cet artéfact. Lara se redressa du mieux qu'elle
pouvait, les saignements de son bras gauche reprirent sous l'effort.
- Oui tu as raison, c'est bien l'oeil de Sha... » Un bruit de moteur
assourdissant se fit entendre quelque part à droite de l'endroit où elles se
trouvaient. Le bruit était semblable au vacarme qu'avait provoqué la rame, que Lara
avait croisée.
Caronne fit volte face en empoignant le pistolet de Lara. Le bruit devenait de plus en
plus présent, on pouvait distinguer d'autres bruits. On aurait dit des pas, des
centaines de pas qui martelaient la voie ferrée. Lara eu une vision de la cause de toute
cette agitation. L'Organisation les avait retrouvée.
- Caronne, ils nous on retrouvés !
- Je m'en doutais, c'était trop beau pour être vrai. Ils ne nous on pas
poursuivit lors de notre fuite, je crois que maintenant ils vont se rattraper.
Le bruit cessa un court instant. Lara avait rejoins
Caronne, elles se tenaient l'une à coté de l'autre, avec chacune un des
pistolets de Lara.
- Tu es sur que tu pourra tirer ?
- Ne t'inquiète pas pour moi, je m'en sortirais très bien.
Lara eu à peine le temps de finir sa phrase, qu'une lumière aveuglante vint les
éclairées.
- Qu'est qui se passe ! » Caronne tentait de distinguer une quelconque forme de vie
de l'autre coté de cette lumière.
- Je ne sais pas mais je crois qu'on ne fera pas le poids.
Une voix surgie de la lumière, comme une apparition divine. Elle s'exprima sur le
même ton de robot qu'elles avaient pu entendre lorsqu'elles étaient dans la
ruelle.
- Déposez vos armes, ainsi que l'oeil de Shaharetin. Vous avez intérêt à
coopérer, sinon nous n'hésiterons pas à faire usage de nos armes.
- D'accord, Mais braquez votre foutu lumière dans une autre direction. » Lara avait
parlé d'un ton calme et posé. Caronne se retourna vers elle le regard
interrogateur. Lara lui répondit d'un geste de sa valide.
- Bien, nous allons l'éteindre, mais tout d'abord déposez vos armes.
Elles s'exécutèrent toutes les deux en même
temps, et posèrent les deux pistolets à terre. Dès qu'ils eurent touchés le sol,
la lumière s'éteignit, laissant apparaître une armée complète de soldats. Ils
devaient être une centaine, tous arboraient sur leur treillis le symbole de
l'Organisation, cela se voyait d'autant mieux que les couleurs agressives de ce
symbole ressortaient du vert kaki de leurs uniformes. Des soldats virent aussitôt se
placer en cercle autour des deux jeunes femmes. Quatre d'entre eux se dirigèrent
vers elles, dont deux furent chargés de ramasser les pistolets, pendant que les deux
autres tirent Lara et Caronne en joue.
- Bien, vous etes de braves petites. » Caronne murmura quelque chose en direction de la
voix. Elles pouvaient apercevoir maintenant d'où elle venait, car son propriétaire
s'était montré. Il avait surgi d'un véhicule blindé, de même type que celui
de la ruelle, à une différence près peut-être, ce dernier était bien plus gros et il
ne devait être fait que pour circuler sur une voie ferrée. Les deux soldats qui avaient
eu pour tache de ramasser leurs armes, se dirigèrent vers elles et les attrapèrent par
le bras. Lara poussa un cri de douleur, pourtant le soldat qui l'avait saisi par son
mauvais bras, ne se souciait pas des cris de Lara. Caronne hurla à l'intention de ce
dernier de la lâcher, sur quoi elle se prit un coup de la part de son garde. Il
l'avait frappé en plein dans l'estomac, lui coupant ainsi temporairement le
souffle.
Un soldat sorti du blindé en tenant dans une main une
sorte de pistolet, il n'était pas habillé comme les autres, seul le symbole restait
le même. Il avait l'allure d'un médecin. Il portait une sorte de blouse
d'un vert très pale, dont la lumière des néons du tunnel la faisait virer dans des
tons très bizarre. Il escalada le rebord du quai de cette pseudo station de métro, et
avança très calmement vers Caronne. Lara compris tout de suite la fonction de
l'objet qu'il tenait dans sa main. C'était une sorte de pistolet
hypodermique, avec sur le dessus un flacon rempli d'un liquide orangé.
Lara vit que Caronne avait aussi deviné son utilité,
elle essaya de se débattre, mais rien n'y fit, son garde attitré la tenait
fermement. Le médecin administra une dose de son produit directement sur le bras de
Caronne, sans prendre la peine de lui redresser sa manche. Les cris de Caronne cessèrent
sur le coup, puis elle manqua de s'écrouler sur le sol, son garde la rattrapa de
justesse et l'emmena à l'arrière du blindé. Lara assista impuissante à la
scène, elle ne résista pas à l'injection que lui fit le médecin de
l'Organisation, cependant elle fixa ce dernier droit dans les yeux pendant tout la
durée de la piqûre. Son regard était plein de haine pour ce personnage, elle lui fit
comprendre que si elles arrivaient à s'en sortir, elle le retrouverait et lui ferait
passer l'envie de faire joujou une nouvelle fois avec son pistolet hypodermique.
Lara s'évanoui à son tour, elle fut emmené elle
aussi dans le blindé. A coté du véhicule, le médecin se sentait mal à l'aise, un
des soldats se dirigea vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a doc, vous êtes tout pale ? » Le médecin se retourna,
effectivement son visage était blême, il était pris de frissons qui secouaient tout son
corps.
- Je... Je vais bien merci.
***
Plus tard, Lara se réveilla dans une pièce d'un
blanc immaculé. Sa tête lui faisait l'impression d'avoir été frappée par un
boxeur. Elle s'aperçu qu'elle ne pouvait pas bouger. Ses bras et ses jambes
étaient entravés par des sortes de larges bracelets métalliques. Elle constata avec la
plus grande surprise qu'elle ne portait plus les vêtements qu'elle avait. Ils
furent remplacés par une blouse blanche. Elle parcoura la pièce des yeux dans
l'espoir de trouver le moindre indice qui aurait pu la renseigner sur l'endroit
où elle était.
Ses yeux ne virent que du blanc, pas de trace de la
moindre ouverture, il n'y avait que deux brancards et un petit écran de contrôle.
Sur le deuxième brancard, se trouvait Caronne. Elle était encore plongée dans un état
d'inconscience. Lara avait beau essayer de l'appeler, rien ni faisait, elle
demeurait encore silencieuse.
Dans l'immensité de cette pièce, un déclic se fit
entendre, suivi d'une voix masculine dénuée de toutes expression.
- Est-ce que vous avez bien dormi miss Croft ? J'espère sincèrement que c'est
le cas, car je dois vous l'avouez, ce qui vous attend après ne sera pas une partie
de plaisir.
- Qui êtes-vous ? Montrez vous, que je vous règle votre compte !
L'homme émit un rire chevalin, Lara était furieuse de ne pas voir cet individu en
face d'elle.
- Je vous rappel pour votre information personnelle, que vous êtes prisonnière, et pas
moi.
- Attendez un peu que je trouve le moyen de me libérer, et vous verrez !
- Je crois que vos désirs seront réalisés, car vous allez devoir passer en jugement
pour tous les délits que vous et votre fille avez fait.
Lara fut surprise d'entendre que encore une fois, on l'a prenne pour une
criminelle.
- Pourquoi voulez vous nous juger, nous n'avons rien fait de mal...
- Et les voyages temporels ! L'homme avait hurlé ces mots, faisant sursauter Lara.
« Vous n'avez pas entendu parler des lois les concernant ! Cela m'étonnerait
beaucoup. »
- Seulement pour ça !
A nouveau le déclic retenti, indiquant à Lara que l'entretient était maintenant
terminé. Lara laissa éclater sa rage, ce type dépassait les bornes. Elle était venu
ici pour aider un membre de sa famille, et non pas pour terminer dans l'une des
prisons de l'Organisation.
- Allez vous faire voir, vous et votre Organisation !
- Dit donc, ce n'est pas fini tout ce bruit ? » Lara tourna la tête vers sa droite
là où était allongée Caronne.
- Tu vas bien Caronne ?
- Oui rassure toi, j'ai déjà subi ces injections plusieurs fois, mais je crois que
jamais je ne m'y habituerai. Caronne parti d'un rire sans expression, son visage
était triste, elle semblait fatiguée.
- Il faut que tu m'expliques une chose Caronne, est ce que je suis réellement ta
mère ?
- Et bien, (elle souffla un peu, puis détourna la tête vers la grande étendu de blanc
qu'était le mur.) ça va être très dur à expliquer, en fait je suis bel et bien
ta fille, mais... » Caronne s'arrêta, elle paraissait de plus en plus mal en
point.
- Je t'en supplie, il faut que je sache la vérité.
Un bruit de l'autre coté du mur arrêta net les
explications que Caronne s'apprêtait à fournir à Lara. Une ouverture se dessina
sur l'un des murs complètement blanc. Quatre personnes, dont deux médecins, tant
leurs blouses blanche laissaient penser cela. Ils étaient escortés par deux gardes
armés, habillés du même uniforme que ceux qu'elles avaient croisées dans le
métro. Le group se divisa en deux binômes qui se dirigèrent vers où étaient
allongées Lara et Caronne. Leurs ballets semblaient bien réglés, chacun savait ce
qu'il devait faire. Les gardes détachaient les bracelets métalliques des membres
des deux jeunes femmes, alors que les médecins surveillaient les gestes de ces derniers.
Ils tenaient dans une main un pistolet hypodermique, que lors de la première rencontre
avec l'un de ces pseudo médecin. N'ayant pas envie de recevoir une autre dose
de somnifères, Lara se laissa faire non sans avoir donné un peu de mal à son garde.
Caronne quand à elle n'offrit aucune résistance. Elle gardait les yeux baissés.
Lara lui adressa la parole, mais elle ne lui répondit rien.
Leurs gardes, suivis des deux médecins, les firent
s'engouffrer dans un long couloir dont la luminosité contrastait avec celle de la
salle où elles étaient enfermées. Des personnes étranges parcouraient le couloir, soit
escortés par des gardes, soit toute seule. Cependant toutes avaient un point commun,
elles affichèrent toutes un visage fermé, sans expression. Leurs yeux regardaient aussi
le sol, ou plutôt semblaient fixer une chose totalement imaginaire.
Une nouvelle fois, Lara tenta d'engager le dialogue
avec Caronne. Hélas, même résultat. La seule réponse qu'elle pu obtenir était de
la part de son garde, qui lui dit d'un ton froid et sec de se taire et
d'avancer.
Ils arrivèrent enfin au bout de cet interminable
couloir. Au bout de ce dernier les attendait un homme vêtu d'un long manteau noir.
Lara ne pu voir son visage, cet étrange individu était dos tourné. Deux gardes
puissamment armés l'encadraient. Leurs visages étaient dissimulés derrière une
sorte de casque dont la visière reflétait les quatre silhouettes de Lara et de Caronne,
ainsi que des gardes et celles des médecins.
Un silence imposant régnait dans ce couloir, Lara se
contentait de regarder avec tristesse Caronne. Elle n'avait pas réagit le moins du
monde aux appels que lui fit Lara. Lara vit que Caronne avait peur de cet homme. Au lieu
de fixer le sol, comme elle l'avait fait depuis qu'elles étaient sorties de
cette salle, elle regardait dans tout les sens, elle paraissait mal à l'aise. Son
garde du la frapper sur le haut de la tête, pour qu'elle arrête de se débattre.
L'homme, qui n'avait jusque là dit aucun mot,
réagit au cri que poussa Caronne.
- Je vous en prie messieurs, un peu de calme, arrêtez de les frapper. »
Lara se retourna vers l'individu au long manteau. Elle semblait avoir découvert une
chose qui ne lui plaisait pas. La voix de ce type, elle ne lui était pas inconnue. Elle
ne pouvait dire cependant où et quand elle l'avait entendu pour la première fois.
Les questions de Lara furent récompensées, puisque ce
dernier se retourna dévoilant ainsi son visage. Le sang de Lara ne fit qu'un tour.
Ce visage, cet homme... Elle se souvenait maintenant où ils s'étaient
rencontrés et cela avait rapport avec l'oeil de Shaharettin.
- Et bien miss Croft, comme le monde est petit ? Nos routes n'arrêtent pas de se
croiser. »
- Evidemment, comment oublier l'un des ex-membres des barons de minuit. » Lara avait
pourtant mis un terme aux agissements de cette organisation. Tous avaient disparus. Tous ?
Apparemment, ce ne devait pas être le cas.
- Qui êtes-vous ? Je ne me souviens pas vous avoir vu lors de ma précédente rencontre
avec vos amis « les guignols de minuit » !
L'homme perdit patience, il s'approcha de Lara d'un pas décidé et
l'attrapa par le col de sa blouse.
- Arrêtez de vous moquer de nous ! (Il resserra son étreinte, Lara ne perdit pas pied.
Elle fixait ce dernier avec rage.) Vous êtes en bien mauvaise posture pour nous faire
part de votre humour douteux.
- Lâchez-la ! Je vous en prie ! » C'était la voix de Caronne, elle avait hurlé
ces quelques mots à l'intention de l'homme. Il relâcha légèrement son
emprise sur le coup de Lara. Elle manquait d'air, mais elle ne voulait en aucun cas
le montrer à cet individu.
- Toi, tu te permets de me donner des ordres, alors que tu en as profité pour cacher ta
véritable identité. »
Caronne reprit son attitude triste, le regard plongé dans le vide. Lara se sentait
furieuse contre elle. Jamais Caronne ne s'était réduit ainsi au silence, sans
répliquer quoi que ce soit. Si ce qu'elle lui avait dit à son sujet était vrai,
cela lui faisait mal de savoir sa fille aussi peu rebelle.
L'homme revint sur Lara, il relâcha complètement son emprise mais il ne la laissa
pas pour autant.
- Miss Croft, je me dois de vous dévoiler tout la vérité sur cette sombre histoire.
J'espère que certains passages ne vous froisseront pas ? »
Lara regarda intriguée l'homme. Elle ne savait pas à quoi s'attendre.
- Voyez-vous, cette jeune femme qui se trouve à vos cotés, n'est en fait
qu'une espionne travaillant pour nous. Elle vous a forcé à revenir en prétextant
qu'un des membres de votre future famille était en danger, histoire qui me parait
totalement absurde, si l'on pense à la date d'aujourd'hui. Il
s'arrêta et repris comme si il venait d'avoir eu une vision. Évidemment vous
ne savez pas quel jour nous sommes. Laissez moi vous informer, car je vois que subitement,
vous avez perdu l'usage de la parole.
Lara ne savait plus quoi penser. Si ce que disait cet
homme était vrai, Caronne l'aurait bernée depuis le premier jour. Ces révélations
la rendirent quelque peu mal à l'aise, elle sentait ses jambes se dérober
lentement. Elle su tout de suite ce que cela représentait, elle avait été trahie et
maintenant elle était désemparée, à la merci de cet homme.
S'apercevant de la faiblesse soudaine de Lara,
l'individu s'approcha d'un pas lent vers elle. Il la regarda comme si elle
était devenu une sorte de spécimen d'une espèce inconnue, puis il lui dit, non
sans ironie :
- Allons ma chère Lara Croft, vous me paraissez assez décontenancée ?
- Allez... Allez vous faire voir. Il ne sembla pas avoir prêté attention à ce
qu'elle venait de dire.
- Bon votre histoire de famille, si on peut l'appeler ainsi, ne colle pas. Si Caronne
s'avérait être réellement votre fille, alors vous serez âgée de plus de 186 ans.
Ce qui nous amène à la date d'aujourd'hui, date extrêmement grande je dois
vous l'avouez, le 21 septembre 2154. »
Lara fut repris de ce malaise. La vérité sur les révélations de l'homme ne
paraissait plus fausse. Elle se tourna pleine de rage vers Caronne, cette dernière avait
encore la même expression triste et en même temps abattue. Lara ne ressentait plus
aucune pitié pour elle, si elle n'avait pas été retenue par le garde, elle aurait
sûrement bondi sur elle.
- Miss Croft, j'ai oublié de vous faire part d'un renseignement qui pourra sans
doute vous intéresser.
- De quoi s'agit-il encore !
- Je tiens à rectifier une grossière erreur de ma part, et je crois que vous m'en
excuserez. Bien, je viens de me rappeler un détail, qui à mes yeux ne me semble pas
très important, mais qui pour vous sera très...
- Abrégez espèce de salopard ! » L'homme paru déstabilisé par ce qu'elle
venait de dire, pour la première fois il perdit un peu de son arrogance.
- Ne vous fâchez pas... Voyons, euh... (Il toussa comme pour s'éclaircir la
gorge, mais Lara savait qu'elle avait réussi à le désarçonner) L'homme que
vous avez rencontré, un certain Jack, il serait probable que se soit lui le membre de
votre famille.
- Foutaises !
- Quoi Jack serait de sa famille ? » Caronne rompu enfin son silence.
- Tiens mais dites ma chère vous savez parler ?
- Ne vous foutez pas de moi, ou vous allez le regretter
- Bien dit, mais n'oubliez pas un point important, vous etes prisonnière, je suis
libre.
- On se calme ! » Le garde de Caronne la frappa juste à la base de la nuque. Elle
s'écroula sur les genoux.
Lara jeta un rapide coup d'oeil vers Caronne, puis reporta son attention sur
l'homme.
A suivre...
|